Today is a beautiful day [Libre]

Tiberius avait besoin d'urgence d'une aide. Il avait écrit ses lettres, les avait corrigé et les avait enroulé dans sa main. Mais, à présent, il s'agissait de les transmettre. Et Tiberius savait qu'il n'y avait aucune chance qu'ils ne la comprennent. Il lui fallait un traducteur. D'urgence. Il demanda à quelques camarades des autres maisons. Ian était occupé à étudier pour son diplôme de moldu. Quelque part, il jalousait l'assiduité et la détermination de son ami. Lui avait abandonné les études depuis bien longtemps.

Oh, Tiberius continuait à s’entraîner, à étudier et s'exercer. Mais, dans son coin et seulement ce qui l'intéressait. Pour cette raison que chaque matin, chaque soir, répétait-il l'incantation au plus proche de son cœur, en attendant l'orage. Amato Animo Animato Animagus... Ce second battement, il l'entendait. Cela faisait presque deux ans qu'il avait commencé, avec Ian, le rituel. Mais, les conditions n'étaient jamais favorable. S'habituer au goût de la mandragore n'était pas chose aisée et les cours avait nuit bien des fois au procédé. Finalement, là où Ian avait abandonné, Tiberius avait insisté. Si les légendes étaient vraies, alors il serait bientôt dans la capacité de voler.

Après avoir enroulé ses parchemins, Tiberius songea à aller à la bibliothèque. Il ignorait encore s'il ferait l'effort d'apprendre le centaure ou s'il demanderait service à l'un des élèves pour faire la traduction. Bien sûr, pour lui, mieux valait l'apprendre. Mais, l'idée était bien triste dans sa tête. Il décida qu'il en jugerait sur place.

Lorsqu'il arriva à la bibliothèque, le silence lourd et pesant lui écrasa les épaules jusqu'à ce qu'il se sente minuscule au milieu de tout ce savoir. Respectueusement, il s'enfonça entre les rayonnages. Il adorait cette ambiance cathédrale et presque religieuse. Il admettait sans mal que les Serdaigles y étaient pour beaucoup. Il fit semblant de chercher un livre dans un rayon, observant et écoutant autour de lui. Quelques murmures lui parvenait. Quelqu'un se raclait la gorge au fond et le bruit de papier froissé constituait la seule ambiance sonore. Puis, il entendit le murmure d'une voix qui lui semblait reconnaître. Discrètement, il approcha pour écouter la conversation. Il s'agissait d'Alex. Il sourit et ne put reconnaître immédiatement la voix qui lui répondait. Alors, il se glissa doucement derrière Alexandra et posa une man bienveillante sur son épaule. C'était peut-être sa chance.

C'est visiblement ton jour, Goyle... Moqua-t-il d'un rire discret. Il avait reconnu ce visage-là. Pouvait-il le reconnaître entre mille.

Il se décala et, toujours la main posée sur l'épaule d'Alxandra, il accorda un clin d’œil complice à la nouvelle Gryffondor. Puis adressa son sourire à Aslinn.

Puisque tu n'es plus occupée, j'aurais besoin de l'un de tes services. Il se tourna vers Alexandra. Bien sûr, si tu veux aider à la cause, c'est tout à ton honneur.

Tiberius n'était pas des plus diplomates et il le savait. Il avait besoin d'un traducteur, vite et bien. Aslinn n'était pas le genre de fille à apprécier les belles courbettes hypocrites. Tout du moins, c'était ce que Tiberius pensait d'elle. Aussi les lui épargna-t-il. Il l'observait parfois et songeait qu'un jour, il devrait proposer son intégration dans l'Académie à Ian. Mais, pour le moment, il était bien loin d'être objectif : Quelque part - et Tiberius était parfaitement lucide à ce propos - il savait qu'il s'était laissé séduire par l'esprit et la beauté de la jeune Serdaigle. Il jugea que ce n'était pas si étrange que ça et que cette dernière devait multiplier les prétendants. Aussi préférait-il éviter d'impliquer la sorcière à des affaires trop personnelles, pourvu qu'elle continuait à le troubler.  

Il lui tendit les parchemins.
Je suis à peu près sûr que c'est dans tes cordes.

Il ne répondit à la remarque d'Aslinn sur son impolitesse que d'un sourire. Alexandra sembla bien silencieuse, il comprit qu'elle n'avait pas pour souhait d'interrompre leur conversation. Tout du moins pour ce qui ressemblait à une conversation. Il sentait le regard agacé de la Serdaigle sur lui. Tiberius ignorait si cela l’attristait ou le galvanisait. Quelque part, il aimait faire mauvaise impression dès les premiers échanges. Ainsi, on ne réclamait rien de lui. On le savait vicieux, impoli, égoïste, égocentrique et on ne n'attendrait de lui rien d'autre que d'être lui-même. Tiberius ne se faisait pas beaucoup d'amis avec cette technique. Mais, au moins, ses amis en étaient de vrais. Pas de faux-semblants et de belles paroles. Pour Tiberius, seuls les actes comptaient. Si les siens pouvaient souvent déplaire, au moins, ils avaient un véritable objectif.

Rassures-toi, je serais plus imaginatif, lorsque je voudrais t'aborder pour tes beaux yeux. Non. En fait, j'aimerai savoir si tu as des notions de centaures. J'ai besoin de faire traduire ça au plus vite. Et je sais qu'avec toi, ce sera bien fait.

Il sourit et soupira.

Si la motivation te manque, je peux y laisser quelques gallions. Tout travail mérite salaire, n'est-ce pas ?

Tiberius songea une seconde à lui proposer "un verre" pour la payer. Mais, en plus de sa légendaire amabilité, il ne voulait pas lui infliger le harcèlement sexuel. Quelque part, il se doutait qu'i devrait se montrer plus doux avec elle pour la convaincre. Avec un peu de chance, Aslinn se contenterait de l'ignorer et de se casser pour être en paix... Dans le pire des cas, il s'attirerait sa colère. Mais, Tiberius ne voulait pas attirer la sympathie de la sorcière par des "C'est pour aider la colonie de la Forêt Interdite. Regarde. Je suis un héros en devenir. Sois gentille avec moi..." Non. C'était pathétique. Il détestait ces gens qui aimaient se mettre ainsi en avant. Il ne le ferait pas lui-même.

Toutefois, son visage s'adoucit et le timbre de sa voix devint plus sincère.

J'en ai vraiment besoin.

Tiberius sourit. Qu'elle lui rende ce service et sans contre-partie, il se demanda s'il n'y avait rien de louche. Le Serpentard se rappela qu'il s'agissait d'une préfète. La Forêt Interdite l'est pour une raison. Et s'il ne craignait ni heure de colle, ni point suspendu à sa maison, il ne voulait pas qu'elle décide d'interferer dans son affaire. Il préféra mentir d'un air faux et entendu. Elle n'avait pas l'air de ce genre-là mais, prudence est mère de sureté.

Les lettres n'étaient pas encore signées de l'Académie mais, il ne voulait pas qu'elle puisse tout de suite le lier à cette dernière. Du moins, pas grâce à lui. Bien qu'il se doutait qu'elle n'aurat aucun mal à l'y identifier. Surtout s'il s'évertuait à lui rôder autour.

Oh, disons... Dès que tu peux. Ce n'est pas pressé. Disons, avant les vacances. Ce serait à l'encontre d'une colonie près de Londres et j'aimerai pouvoir la transmettre pendant les congés d'Halloween. Il lui sourit. Son mensonge pouvait sans doute paraître un peu faux. Mais, il était plausible. Ca suffisait.

Merci, tu es un ange. Bien sûr, si tu pouvais garder le contenu de la lettre pour toi... Ce serait bien mieux.

Il recula de deux pas avant de tourner la tête vers Alexandra. C'est vrai ! Il avait bien vu sa robe aux couleurs de Godric mais, il n'avait pas plus fait attention. A présent qu'Aslinn faisait remarquer sa récente scolarité à Poudlard, il s'en rendait compte. Il s'abstint de commentaire, observant la robe et l'insigne d'un air haut et amusé. A a fois attendrit et méprisant. Il la toisa un peu plus. La dernière fois qu'i l'avait vu, elle n'était qu'une jeune sorcière encore bien loin des affaires des sorciers. Tiberius songea qu'elle descendrait de bien haut, à présent qu'elle faisait partie de ce monde-là. L'univers décris par les livres et celui que les sorciers vivaient n'étaient pas les mêmes. Pour cette moldue née dans un milieu qui avait idéalisé ce monde-là, la chute serait certainement brutale. Quelque part, il avait d'avance beaucoup de peine pour cette fille. Il faudrait qu'elle s'endurcisse. Elle avait ce regard en l'air et toujours plens d'étoiles. Elle se ferait bouffer.

Il était pensif et son regard fut lointain lorsque la jeune Gryffondor l'interpella. Sa mère ? Tiberius sembla se réveiller et la regarda en fronçant les sourcils ne comprenant pas bien l'intérêt de la question. Qu'est-ce que cela pourrait-il bien changer que ce fusse le cas ou pas. Drusilla était loin d'être sa mère. Mariée à son oncle, ils ne partagaient ni idée, ni sang, ni valeur. Cependant, il décida de mentir. Encore. Un sourire mauvais aux lèvres, il lui répondit.

Oui. Cela te pose un problème, Dumbledore ?

Evidemment, non. Il voulait simplement la mettre mal à l'aise. La mettre au pied du mur face à ses questions stupides qui seraient très certainement blessante pour d'autres. Vaudrait-il mieux qu'elle s'en rende compte avec lui qu'avec un Serpentard ayant le sang un peu plus bouillant.

Son visage se réjouit d'une mine satisfaite à la réponse de la Serdaigle. Il dépassa d'un bref instant le moment où se regard devenait trop insistant. Ce n'était pas tant sa beauté qui la démarquait, en vérité. Tiberius venait de s'en rendre compte. Non. Elle avait le visage commun, pâle comme un cul, les cheveux d'un banal affligeant et les expressions de son visages n'étaient amais solaires, jamais radieux. Tiberius la trouvait belle parce que son intelligence se démarquait à travers ses traits de princesse, ses moues méprisantes et son indifférence hautaine. Ian le prévenait : C'était une pro sang-pur. Si elle l'était effectivement - comme il était évident de le penser ; Tiberius se voilait la face - elle était discrète. Le Serpentard ne pouvait pas croire que l'intelligence pusse un jour se marier avec le racisme. Quiconque ouvre son esprit au savoir s'ouvrait également à des idéologies bien moins manichéennes que "pro sang-pur", "pro moldu". Tiberius était au-delà de ces vieux conflits qui n'avaient guère de raison d'exister. Le Serpentard la toisa et son sourire s'arquait.

Bien sûr, bien sûr. Nous verrons...

Puis, il se tourna plus vers Alexandra dont il ne réussissait pas à s'en faire une réelle idée. Véritable naïve un peu conne ou pouffe superficielle fan de Harry Potter ? Sa réaction le laissa amusé et perplexe. Il se retenait de rire. Alexandra était une jeune fille très drôle, dans le fond. Mais, il se doutait qu'il serait particulièrement mauvais d'éclater de rire sous son nez.

Non... En fait, je ne vois pas de quoi tu parles... Il fit semblant de ne pas comprendre. Ou du moins, d'y comprendre un sens caché. Evidemment que toutes les familles de sangs-purs certifiées étaient tous cousins, cousines, descendants et frères à différents degrés. Le nier serait stupide. Mais, il avait envie de voir jusqu'où elle pourrait aller dans sa naïveté.

Tu ferais même mieux de ne pas demander du tout. Tu auras l'air bien moins stupide, Dumbledore.

Tiberius aimait se faire détester. Là où Ian était sincère dans ses agressions, Tiberius était juste caustique pour le plaisir d'être mal jugé. En vérité, elle avait bien raison de demander. Tiberius admirait les esprits capables de laisser leur fierté de côté pour mieux s'informer. Passer pour un idiot trente secondes valait certainement mieux que d'être idiot des années. Et le Serpentard le savait.

Méfies-toi d'à qui tu oses ce genre de remarque. Il lui lança un regard de mépris. Son éternel sourire toujours accroché aux lèvres. Ton père et ta marraine ne seront pas là pour te protéger, quand tu t'attireras les foudres de tes petits camarades. Enfin... "Quand"... La chose est déjà faite.

Il tourna la tête vers Aslinn. Il voulait quelque part, voir sa réaction. Ian avait-il raison ?

Il parait que de nombreux sorciers de haute famille ont poussé la beuglante, au ministère. Tu dois être au courant. Il regarda de nouveau Alexandra. Ta seule présence ici dérange, fit-il tomber comme un couperet. Visiblement.

C'était direct, violent. Tiberius jugea que plus tôt elle comprendrait dans quel merdier elle était, mieux ce serait pour elle. Du reste passer pour l'un de ces sorciers à fleur de peau concernant ces affaires politiques, ça, il n'en avait cure.

A demi sourire, Tiberius resta impassible face à la longue tirade d'Alexandra. Ca avait le mérite d'être clair. Clair et pas si con, en vérité. Il la cernait d'avantage. Là où Tiberius avait clairement joué la carte de l'enfoiré, Alexandra continuait à hésiter à l'e juger. Sans doute même avait-elle percé son petit jeu. Pas difficile, en même temps, il avait tenté la même chose lors de leur première confrontation dans la salle sur demande. Parfait.

Il tourna vaguement la tête vers Aslinn lorsque celle-ci s'éloigna, mine affreusement déconfite. Au moins, c'était certain qu'il venai de céder le reste de ses chances à Elias. Ne pas avoir d'espoir auprès d'elle lui permettat bien de se concentrer sur d'autres choses. D'autres priorité. Merde. Elle avait les parchemin. Il fronça les sourcils en la regardant s'éloigner. Il esquissa un geste pour la rattraper mais, Alexandra le pris à revers sans lui laisser sa chance. Aurait-il put l'ignorer. Mais, quelque part, elle était assez intéressante dans ses propos pour qu'il l'écoute d'une oreille attentive. A plusieurs reprise, avec sa mine satisfaite, il tenta de la couper. D'en placer une. Mais, elle semblait impossible à arrêter. Il sembla rire et posa même une main sur sa bouche pour le cacher. Il acquiesça bêtement. Non, impossible de parler et pourtant, il y en aurait eu, des choses à dire. Finalement, elle décida de quitter la bibliothèque la tête haute, comme une princesse. La voir se retirer ainsi agrandit le sourire du Serpentard. A moitié choqué par ce qu'il aurait aimé décrire comme de la candeur. C'était ça. Alexandra était candide et lui rappelait ces enfants de 7 ans qui annonçait fièrement qu'ils étaient de sang-pur, le menton relevé et la voix outrageusement agaçante. Il attendit de la perdre de vue et de calmer son hilarité avant de se diriger comme une flèche vers Aslinn.

Goyle ! Plusieurs élèves se tournèrent vers lui d'un "chut" en choeur. Il sourit, amusé, et fit signe d'être désolé. Goyle, murmura-t-il plus discrètement sans être sûr qu'elle l'entende.

Arrivé à sa portée, il lui barra la route. Toujours fier et n'abandonnant jamais cette attitude hautaine et méprisante. Il feignit seulement d'être embarrassé.

En fait, j'ai réfléchis et... Je ne vais pas plus te déranger. Laisse tomber les parchemins, je trouverai sans doute quelqu'un d'autre. Il tendit la main. Pour être partie si précipitamment, tu dois être particulièrement occupée.